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Un ami qui vous veut du bien


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contributions d'ici, de là

Contributions d’ici, de là

« Perdre l’habitude de l’obéissance à l’ordre bourgeois est une condition préalable essentielle à la révolutionnarisation des masses (…) Dans le mouvement de protestation de 1967-1968, le caractère de classe de l’ordre et la nécessité de son renversement par la violence ont été rapidement compris par beaucoup. Pendant longtemps, les prétendues inhibitions, les réflexes bien rodés à l’obéissance, n’en ont pas pour autant été dépassés. Il fallait pour cela une violation répétées, consciente, pratique de la norme. (…) Seule sa pratique, au sens de son expérience immédiate, peit briser la structure fatale de la conscience de l’ouvrier.
Fraction Armée Rouge


M’est avis que le beau, le grand, le rupin banditisme va revenir à la mode… Oui, le réveil de l’initiative individuelle, la haine croissante contre les idées de propriété et d’autorité, la mistoufle toujours en progrès -tout ça aura pour effet de lui refoutre de la vigueur. Les gars ayant plein le cul de toute discipline, en pinçant pour les avaros et les aventures, voudront réagir, de vive lutte, contre les gnioleries de la société qui les étouffe bêtassement. Puis, cré de tonnerre, dans le populo y aura des bougres râblés qui se foutrons dans le banditisme par amour de l’art ; histoire de prouver leur audace et leur nerf, en attendant de pouvoir foutre en jeu, à la bonne franquette, leurs riches qualités, grâce à la Sociale anarchote.
Emile Pouget in Almanach du père peinard.





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Le plus beau monument que l’on puisse élever sur une place, la plus surprenante de toutes les statues, la colonne la plus audacieuse et la plus fine, l’arche qui se compare au prisme même de la pluie ne valent pas l’amas splendide et chaotique – essayez pour voir – qu’on produit aisément avec une église et de la dynamite.
Louis Aragon


Et pour finir, un cantilène anonyme de 1899

FAISONT RUIDDELER LES ENTRAILLE DES SEIGNEURS AUX DOIGTS BLANCS

Oh ! les manants ! L’heure a sonné,
La brute enfin a raisonné,
La haine fait parler la force,
Oh ! les manants au poitrail nu
Notre jour est enfin venu,
Le chêne a fendu don écorce.

Oui, la haine a grincé dans l’air,
C’est comme un ciel lourd où l’éclair
Darde une flèche éblouissante ;
C’est un coup de pied dans les nids
Des parias et des bannis ;
C’est la révolte menaçante !

Le sang coule par les sentiers
Des villages, des bourgs entiers
Croulent dans un reflux de flamme,
Les drapeaux noirs flottent dans le vent,
Et tout se fond, tout fuit devant
L’âpre revanche qu’on acclame.

O vielle haine au regard clair,
Ronge les os, mâche la chair,
Fais litière des grugeurs d’hommes
Les oppresseurs sont aux abois,
Hurlons par les monts et les bois,
Bêtes féroces que nous sommes !

A coup de trique, à coup de poing
Tapons ; les maîtres ne sont point,
Eventrons les châteaux et murailles.
Broyons les seigneurs aux doigts blancs,
Et par les accrocs de leur sang,
Faisons ruisseler leurs entrailles.

Et mordons à même, en vieux loups,
Nos ongles, durs comme des clous,
Se crisperont dans la chair fraîche,
Et buvons le sang à plein goulot,
Et qu’il mousse, qu’il coule à flot,
Sur nos langues à la peau sèche !


Les contributions de cette semaine ont été picorées dans :
Anthologie de la subversion carabinée : noël Godin, éd. L’âge d’homme, Paris 1996.

 

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