fepeteOrkestar://home > Un ami qui vous veut du bien > Poésie > contribution théorique
voilà ses petites contributions théoriques du week-end
Fusiller les riches de but en blanc serait de las folie: il faut d'abord les mettre en prison et les affamer jusqu'à ce qu'ils aient fait revenir de l'étranger l'argent qu'ils y ont caché. Nous vendrons une côtelette à Rothschild à raison de 100.000 F.
C'est seulement après que nous les fusillerons.jules lafargue
…Les séditieux disaient "qu'il ne fallait plus souffrir en la ville des gens qui demandassent de l'argent"
Si nous cassons les banques, c'est que nous avons reconnu l'argent comme cause centrale de tous nos malheurs. Si nous cassons les vitrines, ce n'est pas parce que la vie est chère, mais parce que la marchandise nous empêche de vivre, à tout prix.
Si nous cassons les machines, ce n'est pas parce que nous voulons "défendre l'emploi", mais attaquer l'esclavage salarié. Si nous attaquons la salope policière, ce n'est pas pour la faire sortir des facultés mais pour la faire sortir de notre vie. Le spectacle à voulu nous voir redoutables. Nous entendons être bien pires.
l'équipée sauvage, tract de la conjuration des vandales paris 1980
La peste aime les rats comme les prêtres qui exterminent les chats.
La peste aime les puces comme les prêtres qui les multiplient dans les processions.
La peste aime la crasse comme les prêtres qui interdisent au peuple de se laver.
Brûler les prêtres au lieu des sorcières, et la peste s'en ira.
roland lethem
Apologie du terrorisme burlesque
Toute la bonne vieille gogôche, engoncée dans son pantouflard humanisme néo-chrétients, s'entend comme un seul zigue pour tomber sur le râble du terrorisme. Ah ! il est bien fini, le temps ousque Ravachol et les tenants de la "propagande par le fait" trouvaient des défenseurs dans les rangs des intellos !
Aujourd'hui, Baader et les brigades rouges puent des pieds : c'est rien que des vilains , honte sur eux et mort à eux puisqu'ils osent ô sacrilège, s'en prendre à la vie humaine. C'est sacré la vie humaine. Même celle des crapules, paraît-il. La vie d'un clebs, d'un matou, d'un asticot ou d'un poisson rouge, non. Celle d'un Aldo Moro, oui. Eh ben ! je vois pas, moi, en quoi un Aldo Moro (par exemple) vaut davantage qu'un animal et j'ai même connu des tas de chouettes bestiaux qui valaient cent mille fois mieux que tous les Aldo Moro du monde. Les mecs et mectonnes de la bande à Baader, ceux et celles des brigades rouges, jhe les trouve sympas, moi. Ils se gourent, ils se fourvoient, ils f0ont le jeru de l'ennemi, ils sont manipuler ? Pt-êt'ben. Mais ça les empêche pas d'être sympas. Leur terrorisme est un acte de désespoir, et leur désespoir est légitime. Je ne vois rien de blâmable dans leurs motivation ni, finalement, dans leurs actions. Z'en avez jamais marre, vous, des fumiers et des cons, des faux-derches et des flicards de tous bords, au point d'avoir frénétiquement envie de prendre un bazooka pour tirer dans le tas ?Moi si. Souvent. LE crime contre l'humanité, je n'ai rien contre : elle est moche, l'humanité. Elle est moularde, elle est bête, elle est féroce, elle est nuisible, et je ne vois aucune raison de l'aimer en bloc, de l'aimer comme elle est, la gueusarde !
Conséquemment, je ne vois aucune raison de gueuler haro contre ceux qui lui secouent les puces aussi rudement qu'ils le peuvent. Au contraire. Même s'ils se plantent, ils réagissent eux ! ils bougent, ils se battent, ils ne restent pas lamentablement inertes. D'ailleurs, ils ne font que répondre à un autre terrorisme autrement dangereux et dégueulasse, celui-là, que le leur : celui des nantis affameurs, celui de la presse et de la koultour intoxicatrice, celui de la morale moralisante, celui du travail décerveleur…j'en passe, et non des moins carabistouillés.
C'est pas en allant civiquement foutre un bulletin dans une urne, ni en défilant gentiment Bastille.-Nation sous l'œil benoît de la flicaille, qu'on se défend contre le terrorisme du pouvoir : c'est en lui opposant un autre terrorisme encore plusw mahouse et implacable. Politicailler, c'est s'enduire soi-même le fion de vaseline pour se faire empapaouter, c'est sauter à ripatons joints dans la récupération. L'issue, sinon le salut, est dans l'illégalisme. Un illégalisme revendiqué, forcené, obstiné, excessif, vengeur, ratiboiseur, radical et, pour résumer, terroriste.
noel godin in anthologie carabinée de la subversion